La question de la reprise des entreprises s’est posée avec une grande acuité ces dernières années, puisque de nombreux chefs d’entreprise sont partis en retraite. Entre 2000 et 2020, de 700 000 à 900 000 entreprises devaient voir partir leur propriétaire. Cela pourrait représenter jusqu’à 3 millions d’emplois.
À l’heure actuelle, nous ne connaissons pas précisément le sort de ces entreprises : dans quelle proportion ont-elles été reprises, fermées, liquidées ?
Pour l’Insee, un tiers des entreprises ne réussissent pas leur transmission. Selon une étude de la BPCE, 101 273 sociétés de moins de 10 salariés ont disparu en 2014 (c’est un taux de disparition deux fois plus élevé que pour les PME par exemple). Cette question n’est donc pas anodine. C’est un enjeu très fort pour le salariat, et pour le développement économique du pays et des territoires.
Plusieurs propositions pourraient être travaillées à partir de différents constats. le premier est celui du manque d’anticipation de la question de la reprise de l’entreprise. Cette faiblesse explique une grande partie des échecs de transmission en France. Ce sujet n’est ni discuté, ni préparé avec les premiers concernés : les salariés. L’identité des repreneurs est aussi un enjeu fort. En effet, les études semblent démontrer que la reprise de l’entreprise par la famille du chef d’entreprise aurait des retombées négatives sur le développement de l’entreprise.
Selon un rapport sénatorial, la reprise de l’entreprise en interne apparaît comme une des plus efficaces tant du point de vue de la sauvegarde des emplois que de la pérennité de l’entreprise. Trop souvent, l’entreprise et son activité sont associées à l’image du chef d’entreprise. Cette vision est un frein au fait de se projeter dans l’avenir.
Il semble donc impératif de s’interroger sur la possibilité pour les salariés des TPE d’être informés de l’éventuelle cession de leur entreprise, de pouvoir s’exprimer et intervenir sur ce sujet.
Pistes de débat
Pensez-vous que la question de l’avenir de votre entreprise vous concerne ? Serait-il normal que soyez informé de la décision de l’employeur quant à la transmission de son entreprise ? Que vous puissiez intervenir ?
Quels dispositifs pourraient être mis en place pour éviter la fermeture des entreprises ?